top of page

Eric Moerenhout - Artiste peintre

 © F.Swaters. 

Eric Moerenhout est un artiste belge, entré en Art, né en peinture à l’âge de 15 ans, après un parcours scolaire rigide parsemé d’interdits et de professeurs médiocres coincés dans leur esprit catholique étriqué. 

Incompris, déconsidéré, amoindri, meurtri avant que d’exister, nomadisé par une famille qui ne le comprend pas, c’est par hasard qu’il franchira les portes de Saint-Luc en 1964 pour se reconnaître très vite dans cette jeunesse radicalisée qui remet en cause la suprême autorité des adultes et se fascine pour les mouvements révolutionnaires de Che Guevara, Fidel Castro, le mouvement d’émancipation des noirs aux EU, les recherches des mouvements hippie,… l’époque est très riche, le monde est en mutation, Mai 68 n’est pas loin.

Eric y rencontrera Pierre Sterckx, professeur passionné et passionnant déjà à l’époque, qui changera le cours de sa vie en lui ouvrant toutes les portes de sa nouvelle religion, car il s’agit bien là d’un nouveau monde que le jeune artiste respectera religieusement et auquel il vouera sa vie entière.

Pourquoi ? pour échapper au langage dont personne ne lui a jamais donné les clés, pour pouvoir enfin se libérer de lui-même, il trouve là le moyen d’expression qui s’accorde à merveille avec sa sensibilité.

Autodidacte assoiffé de connaissances universelles et d’expériences, chercheur solitaire, mathématicien égaré, le jeune peintre s’engloutit dans ses recherches et suscitera très rapidement de l’intérêt.

Mérité mais « injuste parce que trop précoce » à son goût, Eric dont la quête pour la justice et la justesse est sans pitié, se rebelle, se cache, s’enferme, se mutile et s’emmure dans ses névroses, n’ayant de cesse que de recommencer ce qu’il estime toujours inabouti quelque part et par conséquent indigne !

Car il s’agit bien là de respect, on ne badine pas avec l’Art.

Aquarelles de l'artiste réalisées dans les années 70'

A une époque où tout va si vite, où tout se consomme ou se consume, où les gens courent de plus en plus en sachant de moins en moins où ils vont, avides de succès rapides, de reconnaissances faciles, Eric est ailleurs, suspendu dans sa bulle, l’ermite cherche, concentré, décidé malgré lui à ne jamais abandonner sa quête et à prendre tous les détours qu’il faudra, suivant son fil souvent plus rouge que bleu, remettant chaque jour sur les métiers ses ouvrages indissociables, celui du peintre toujours en quête de vérité, de l’intellectuel boulimique, avide d’apprentissages et de l’homme blessé qui soigne son âme. 

Que de détours et de chemins sombres aura emprunté l’homme à la recherche de son langage, depuis ses débuts où le désir ardent et le besoin vital de percer les mystères de la lumière passaient par l’étude obsédante de la couleur et toutes ses nuances, en passant par la mise à plat de l’injustice, de ses blessures, de ses douleurs, cachées dans les tensions et torsions défigurantes de l’effort, si sincèrement évoquées dans ses toiles expressionnistes,

Huiles sur toile réalisées dans les années 80' - Extraits d'une série sur les Jeux Olympiques 1984 et faits divers ayant marqué l'Artiste

mais aussi de la juste perception de l’âme des artistes aimés en cachette, peints avec tant de respect, à la légèreté de ses toiles fauves, symbole d’une époque joyeuse, jusqu’à faire enfin renaître aujourd’hui la forme par la couleur en toute simplicité, en toute humilité.

Huiles sur toile réalisées dans les années 80' - Extraits d'une série de portraits

Eric est enfin apaisé et sa peinture est aussi vraie que sa vie. 

Parmi tous les détours de cette vie tumultueuse, il en est un qu’il faut citer : une invention qui entraînera l’artiste une décennie entière dans la création, le développement et la commercialisation d’une brique en bois permettant la construction d’une maison en moins de 3 mois.

Le peintre, confronté au monde des affaires, reviendra vers sa peinture avant de perdre son âme dans les vicissitudes d’un monde si diamétralement opposé à sa quête.

 

Retour en force et en sagesse, l’Art reprend sa place en toute simplicité.

Du grand atelier de ses débuts où régnaient cette bonne odeur de térébenthine mêlée à la colle de peau de lapin, pinceaux, brosses et tubes de couleur par centaines jusqu’au laboratoire clinique où seuls restent quelques pinceaux et 3 tubes de couleur, quelques tours de notre monde et plus encore de son monde intérieur plus loin, Eric, soutenu par ses ordinateurs, n’a pas changé, s’est allégé, libéré, autorisé à peindre enfin en transparence.

Une pensée éclectique, engagée, assumée, ne faisant plus de lui que l’instrument de la synthèse de ses études.

 

Florence Swaters - Juillet 2018

Education 

1964 - 1968

Saint-Luc à Bruxelles - Arts Plastiques et dessin d'architecture

1968 - 1970

1971 - 1973

Ateliers de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles

Mosaïques en pierres dures chez le créateur Ado CHALE

L'atelier du peintre dans les années 90'

 © Michel Vanden Eeckhoudt.

bottom of page