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Huiles
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Huiles
À propos
De l'intérêt de parler du passé d'un artiste, peintre ...
Eric Moerenhout, né le... à . . . de parents...
J'ai reçu un paquet de dates, un itinéraire d'une trentaine d'années...
Eric me le donne en disant, Ecris pour moi !...
Je lis, essaie d'en tirer l'essentiel, ce qu'il faut savoir...
Il est né en 1949 ; il est belge et bruxellois, il fait des études, le dessin, la peinture, les arts plastiques, les beaux-arts, l'art, le regard. Il travaille chez Chale où il participe à la création de
tables d'art, et, pendant ces années là et jusqu'en 1975, peint et expose : A la galerie de l'Ecuyer, chez Walt, Chale, aux Communautés européennes, au Château Malou, à New York chez France Pratt, à Kortrijk chez Hofterlinden...
Quel envahissement de mots !...
Que représente cette énumération rébarbative? Explique-t'elle ce qu'il a fait, le pourquoi de son succès qui n'est pas qu'un succès d'estime... Il suffit de parcourir les critiques du Soir, de la Dernière Heure, du Spectateur... Dois-je établir une fiche technique, entamer une campagne publicitaire ?... Et si je disais ce que je sais ?
Si je disais ce curieux personnage, rauque comme un chauffeur routier qui me fit regarder Mondrian, aimer Paul Klee... ce déménageur aux aquarelles de mathématicien distrait.. ce daltonien (qui prétend l'être : comment démêler la malice de la réalité ?) au pinceau étonnant qui fait passer l'aquarelle dans le grand art.
Ce cyclothymique, s'amusant à balancer d'un geste dédaigneux son travail... pour le reprendre de l'autre main, jurant ses grands dieux que, non décidément, jamais il ne repeindra...
Et c'est en partie vrai.
En 1975, il abandonne les expositions, ne travaille qu'au gré de ses coups de gueule. Des raisons, il en a de bonnes, beaucoup de mauvaises. Tout le monde lui en trouvera.
C'est un romantique, un idéaliste.
Mais aussi, retour sur lui-même. Mise à profit de cette pose. Conquête d'une expérience un peu courte. Eric s'est précipité dans la peinture très jeune. Il travaille, élève ses enfants, voyage à travers l'Europe. Cumul des regards et des coups de coeur.
En 1979, il part s'installer dans l'arrière pays niçois...
Hésitant, il en revient, y repart, y reste, y peint... quels avatars !
Mais ce n'est plus la même peinture si c'est toujours Eric.
Il est plus mûr, plus ouvert sur le monde. L'esthétisme cérébral a laissé la place à la vie. Je ne peux m'empêcher de déborder le cadre du curriculum que ceci devrait être : sa peinture s'est considérablement humanisée. Son thème n'est plus strictement la couleur, même si elle
y a toujours une place privilégiée. Aujourd'hui, la forme est devenue la partie d'un tout où la tendresse, l'effort, le mouvement, tous ces éléments disparates se trouvent mêlés pour traduire sa vision du monde. Son travail sur les J.O. n'est pas la représentation des J.O., c'est la représentation d'une tension humaine.
Bruno Schiphorst
1989